Au Burkina Faso, le secteur agricole est la principale source d’emplois et de revenus de la population rurale et la sécurité alimentaire dépend essentiellement de produits agricoles cultivés au niveau national. L’agriculture occupe 80 % de la population active, et compte jusqu’à 33 % du PIB et 90 % des recettes d’exportation. Le riz est une culture à fort potentiel, la consommation par habitant en 2011 est estimée à 21 kg par an et atteint 50 kg par personne dans les centres urbains de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.

Cependant la production actuelle ne pourrait couvrir qu’environ 52% de la demande des populations. Aussi une pensée répandue fait du riz burkinabé un « le riz des riches », cela à cause de son prix relativement plus élevé que celui du riz asiatique importé. Tous ces facteurs impactent négativement la consommation du riz local.

Mais les projets qui accompagnent l’intensification de la production, de la transformation et de la commercialisation du riz ne manquent pas. Ils ont réussi à améliorer la qualité du riz qui étaient rempli d’impuretés.

Ces projets et programmes attaquent-ils les problèmes qui pourraient changer de façon structurelle la donne ? Donnent-ils des raisons objectives qui inciteront les producteurs à s’adonner à la culture du riz ? des raisons qui inciteront les burkinabés à manger le riz local ?

En juin dernier un reportage au 20h de la RTB montrait des producteurs de Bagré (plaine rizicole de 3380 ha) laissés à eux même avec leur production sur les bras.

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Que fait l’Etat du Burkina Faso ?

L’Etat burkinabé accompagne ou met en œuvre les différents projets évoqués précédemment mais en retour laisse entrer massivement du riz d’origine asiatique à bas prix produit parfois il y a 10 ans qui inonde les marchés. Certaines marques de ce riz asiatique appelé « Mba bouanga » parce qu’il gonfle est sans valeur nutritionnelle pour le consommateur.

Toutefois, il y a des raisons d’espérer, le ministère de l’éducation nationale a contracté dernièrement avec l’organisation nationale des producteurs de riz pour 25 000 tonnes de riz afin d’approvisionner les cantines scolaires.

Cependant beaucoup de difficultés demeurent et leurs solutions ne sont pas inaccessibles. L’Etat pourrait trouver un moyen d’ajuster la quantité du riz importé en fonction du déficit au niveau local. Les burkinabé qui récitent avec force les discours de Thomas SANKARA pourraient consommer les produits que leurs braves paysans cultivent.

Ces mesures pourraient aider à créer des emplois, renforcer le pouvoir économique des femmes et des hommes opérant dans ce secteur et améliorer la santé des consommateurs grâce à ce riz de meilleure qualité. Toutes choses qui pourront contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Lionel T

2 réflexions sur “Riz du Burkina Faso : un pas en avant, trois pas en arrière

  1. Merci pour l’article.En plus des actions que le gouvernement burkinabé peut prendre pour promouvoir le riz local et par la même avancer efficacement en matière de sécurité alimentaire je suis parfaitement d’accord avec vous quand vous dites que nous , population devons revaloriser mieux nos produits locaux et les consommer. C ‘est par nous que le vrai changement va commencer et se poursuivre. Merci Mr Lionel T

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